mardi 5 janvier 2016

Le RIRE: un ingrédient important à la vie


Il y a trois choses vraies : Dieu, la sottise humaine et le rire. Puisque les deux premières dépassent notre entendement, arrangeons-nous au mieux avec la troisième.

John Fitzgerald Kennedy

Selon Wikipédia, le rire est un comportement réflexe. Malheureusement, on constate que l’homme a perdu ce réflexe. Il prend les choses trop au sérieux. Il a du mal à se laisser aller. Parfois j’ai l’impression que certains adultes n’ont jamais été enfants. J’essaie de deviner leur visage transformé ou même défiguré par un fou rire. Ils ressemblent à des stars botoxées qui souffrent d'inexpressions faciales. Ces gens-là ont peur de se dévoiler et d’être simplement eux-mêmes, sans ce masque de fer qui habille leur visage. L’excès de sérieux fige leurs traits et vieillit leur âme. Et pourtant, selon Jean Caplanne : « Il n'y a que les gens qui aiment rire qui sont sérieux. Les autres se prennent au sérieux.» 


J’ai appris à rire de moi et de mes maladresses puisque le ridicule ne tue pas. J’ai appris à montrer aux autres que je ne suis pas parfaite, car s’empêcher de rire de soi accentue votre stress et votre tension et vous entraîne dans un tourbillon infernal. Apprendre à être indulgent envers soi et envers ses erreurs est une première étape vers l’indulgence envers les autres. Cela vous libère de beaucoup de préjugés et vous procure un bien-être indescriptible. Dans les moments de trac, j’ai appris à m’exprimer sous forme de blagues, de rires et de dérision. Je ne ris jamais des autres, mais j’essaie de les impliquer et de rire avec eux. Ce procédé m’a permis de me délester de beaucoup de lourdeur en fin de journée et de ne jamais avoir honte de mes faiblesses, mais de les comprendre et de prendre du recul par rapport à ce qui m’arrive. Il arrive souvent que le rire exorcise les peurs et les angoisses et détend les atmosphères conflictuelles. Faites-le avec délicatesse et intelligence et vous verrez que cela fonctionne. Apprenons alors à rire haut et fort ou en silence, qu'importe, l'essentiel c'est de rire. Faisons-le malgré nous, malgré notre tristesse, même s'il y a des jours de pluie où tout est gris et morose. Cela redonnera de la joie à votre cœur et de la chaleur à votre journée.

 
 
On a toutes les raisons de pleurer ce monde rempli de haine et de laideur, mais on a aussi toutes les raisons d’en rire puisque cela constitue une thérapie à nos maux. Je ne rentrerai pas ici dans des considérations scientifiques d’ordre hormono-cérébral (un mot que j’ai moi-même composé) pour expliquer le pourquoi et le comment des choses, car, la science elle-même trop sérieuse, a toujours besoin de preuves logiques pour démontrer des choses qui font tout simplement partie de la nature humaine. A trop disséquer et à essayer de comprendre, on a tout perdu : notre spontanéité, notre innocence et notre émerveillement devant ce qui nous entoure. C’est pourquoi, les enfants rient spontanément devant un rien  ou pleurent pour un rien et parfois, ils rient et pleurent en même temps: le rire aux lèvres et les larmes sur les joues. On en est désarmés.

Le rire est contagieux et est plus contagieux que les pleurs.  Nous sommes très réceptifs à cette émotion, cela ne pourrait-il pas démontrer que notre vraie nature est encline aux rires. On rit souvent à cause des autres et avec les autres, ce qui suppose que le rire est une émotion partagée, autrement dit, sociale qui implique une certaine complicité, ouverture et disponibilité aux autres. Voir le rire nous rend joyeux que ce soit celui d’un enfant, d’une femme ou d’un homme ou même d’un animal si je me permets d'aller à l'encontre de cette idée de Rabelais selon laquelle: «le rire est le propre de l’homme.» Ce n’est pas parce qu’on manque de ce 6ème sens ou de cette acuité qui nous permet de ressentir les émotions des animaux que ceux-ci n’en ont pas ou ne peuvent pas rire. Je pense qu'ils en sont capables, mais différemment.  La nature a ses secrets et l’homme n’en connaît que quelques-uns.

Umberto Eco disait que nous savons que nous allons vers la mort et, face à cette inéluctable occurrence, nous n'avons qu'un instrument : le rire. En effet, nous sommes de passage sur cette terre, et que de plus merveilleux que de mourir de rire ou de laisser derrière nous l’écho de nos rires. Que de plus merveilleux aussi que de faire rire un enfant malade ou autres et de se dire : Voilà, j’ai accompli ma mission. Car croyez-moi, rien ne vaut un sourire qui se dessine sur un visage, l'apaise, l'illumine et l'humanise.

                                                                                                    Publié dans Le Matin le 17 juin 2013

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