Sur l’écume
d’une mer agitée, je te dédie mon enfant, petit prince des temps une vérité
inconnue des profanes. Te savoir endormi, serein, sûr, caché dans ma chair, si
près de mes bras enchaînés me rassure d’aller par delà les dunes et les flots.
Ici le monde est fou et est gouverné par des fous. Ici les démons échappés des géhennes font des trous aux enfants et les traquent comme des loups. Leur cruauté porte
des visages et des noms. Elle vide les cœurs, elle trinque et se délecte sur des ventres sanglants.
Ici, les faux prophètes inventent des mots
qui s’infiltrent dans les âmes et tuent comme le poison.
Ici,
mon enfant, les cerfs-volants désertent les champs brûlés, et emportent au loin
les derniers rires innocents.
Fuir cette violence mon enfant c’est mourir aujourd’hui pour que demain ton soleil illumine les étoiles de nos incommensurables nuits.
Fuir cette violence mon enfant c’est mourir aujourd’hui pour que demain ton soleil illumine les étoiles de nos incommensurables nuits.
La mort nous déporte loin et mon corps offert
en croix sur les sables brûlants de mon Orient, ressent ses premières douleurs,
celles d’un accouchement, le tien. Dans ce temple de dunes et de vents, mon
amour enveloppe ta nudité, il accueille ton cris comme les chants éternels d'anges et d'oiseaux . Et quand tout au fond de mon épuisement, transi
de fièvre et d’ivresse, je recueille tes pleurs comme une manne, mes yeux clos
rêvent déjà à ton nom. Ton amour et ta beauté seront notre maison et de la lumière de tes yeux nous recueillerons des milliers de soleils levants.
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