dimanche 12 octobre 2014

                 La danse nuptiale


Quelle que soit la force de l'homme, la femme restera toujours sa faiblesse.

Anthony, D.











  

Elle le connaissait dans les moindres détails, mais chaque jour était nouveau.
Chez elle, il aimait ses quatre murs peints en bleu, souvenir de sa Méditerranée, et ses vases  d'Orient. Elle l’accueillait avec confusion et un visage troublé qu’il feignait ne pas remarquer. Elle se sentait coupable d’un crime qu’elle n’avait pas encore commis. Devant lui, elle avait peur de perdre toute contenance. Elle rougissait quand la porte de sa chambre se refermait sur eux. Sous les toiles de quelques maîtres de l’odalisque, il se blottit tel un fauve près à succomber à l’appel pressant de ses instincts. Les courbes basanées des lointaines Savanes lui étaient irrésistibles. Éventrée, elle mourait honteusement sous le poids de ses carcans qui resurgissaient du fond de son âme, l’étranglaient et l’asphyxiaient sans pitié. Et pourtant, ils étaient-là complices d’un seul crime et condamnés à le perpétuer dans leurs corps et âmes: elle, toujours meurtrie, lui, royalement rassasié.

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