dimanche 26 mai 2013

Harem et sultan


 

Ton amour pour moi est censuré, par les grammairiens, par les linguistes et les puristes. Ta présence dans mon regard est censurée, dans mes livres et dans ma vie. Comment puis-je t’aimer en présence de mon geôlier? Il me plaisait à  croire que l’amour ouvrait sur une autre vie, mais toutes les routes qui mènent à ton amour me sont confisquées.


Entre toi et moi, il y a de la poésie, de la chiromancie et mille et une nuits. Il y a des habitudes qui se faufilent dans les pages de nos nuits et se mêlent à l’arôme de nos cafés d’après-midi de pluies. Entre toi et moi, il y a des lumières à moitié éteintes, des fenêtres à moitié fermées et un frisson de froid que je n’entends plus. Il y a quelques offrandes aux goûts de neige et de feu. Entre toi et moi, il y a une pudeur et des silences nés à l’ombre d’une douleur. Il y a des étendues de sable et  l’écho d’un cœur qui ne bat plus.
Prends le temps qu’il faut, le temps pour qu’une larme coule sur ta joue, le temps pour que ton regard redevienne océan. Prends le temps qu’il faut. Personne ne te demande d’improviser l’amour, car l’amour est poésie et une poésie ne peut naître d’un poète qu’elle renie. Je ne te demande pas de faire couler tes navires pas plus que de délaisser ton royaume. Je sais, je ne peux licencier le désir de ton regard, ni de ta peau. Tu es comme ça, ça fait trois cents ans, ou peut-être trois mille ans….un corps qui ressent l’odeur de la femme instinctivement, la traque instinctivement, s’en empare instinctivement et la noie instinctivement. Prends le temps qu’il faut, le temps de mourir un peu, car dans la mort, on apprend  à apprivoiser les trahisons.
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